ENG:
This image of Sanya is the kind of photograph that almost appears by surprise and then, once on the screen, feels absolutely obvious. I have photographed her several times, and over the course of our sessions our relationship has shifted from a simple photographer / model dynamic to something more friendly and relaxed, with plenty of room for improvisation. It is in this atmosphere of trust that this mirror portrait took shape: Sanya leans on the frame, bends towards her reflection, and suddenly what started as a lighting test becomes a much more intimate scene.

What I love here is the double presence of her body and her reflection, like two versions of herself sharing the same frame. The vertical framing cuts part of the face but leaves all the space to the lines of her torso, shoulders and arms, and to those small marks on the skin that tell the story of a real person rather than a perfectly polished image. The light, soft yet contrasted, slides over her skin, drawing the collarbones and ribcage and giving the whole picture an almost tactile presence.

Since I started working with Sanya, I’ve realised how much trust changes everything in a shoot. When you know you can try, fail, and start again without pressure, you dare to explore more fragile, more sensitive ideas, like this mirror game where you suggest more than you show. Here, nudity is only hinted at, kept in place by the framing and her posture; it is less about creating a “wow effect” and more about capturing a suspended moment where she is looking at herself as much as she is allowing herself to be seen.

On the May Ifi blog, this is exactly the kind of image I want to share to reflect how I approach my sessions: very little décor, very few props, but an almost obsessive attention to light, gesture, and the quality of the connection with the person in front of me. This photograph of Sanya follows that path: a simple exploration, a mirror, a light, a body, and everything that happens between those elements in the precise instant when the shutter is released.

FR

Cette image de Sanya est typiquement le genre de photo qui naît presque par surprise et qui, une fois devant l’écran, s’impose comme une évidence. Je l’ai déjà photographiée plusieurs fois, et au fil des séances notre relation a glissé du simple cadre photographe / modèle vers quelque chose de plus amical, plus détendu, qui laisse de la place à l’improvisation. C’est dans ce climat de confiance que ce portrait au miroir a pris forme : Sanya s’appuie sur le cadre, se penche vers son reflet, et soudain ce qui n’était qu’un test de lumière devient une scène beaucoup plus intime.

Ce que j’aime ici, c’est cette double présence de son corps et de son reflet, comme deux versions d’elle‑même qui cohabitent dans le même cadre. Le cadrage vertical coupe une partie du visage mais laisse toute la place aux lignes du buste, des épaules, des bras, et à ces petites marques de peau qui racontent une vraie personne plutôt qu’une image trop lisse. La lumière, légèrement diffuse mais contrastée, vient glisser sur la peau, dessiner les clavicules et la cage thoracique, et donner à l’ensemble une présence presque tactile.

Depuis que je travaille avec Sanya, je me rends compte à quel point la confiance change tout dans une séance. Quand on sait qu’on peut essayer, rater, recommencer sans pression, on ose des idées plus fragiles, plus sensibles, comme ce jeu de miroir où l’on suggère plus qu’on ne montre. Ici, la nudité est à peine dévoilée, tenue par le cadrage et la posture ; c’est moins une image « à effet » qu’un moment suspendu où elle se regarde autant qu’elle accepte d’être regardée.

Sur le blog May Ifi, j’ai envie que ce type de photo témoigne de la manière dont j’aborde mes séances : peu de décor, peu d’accessoires, mais une attention presque obsessionnelle portée à la lumière, au geste et à la qualité du lien avec la personne en face de moi. Cette image de Sanya s’inscrit dans cette continuité : une exploration simple, un miroir, une lumière, un corps, et tout ce qui se joue entre ces éléments au moment précis où l’obturateur se déclenche.